Le cash-drag : l'autre handicap invisible
Le système d'appels de fonds peut aussi pénaliser le particulier
Les appels progressifs sont positifs pour le TRI du gérant : ce dernier ne mobilise le capital que lorsqu'il a identifié une opportunité d'investissement.
Mais ce mécanisme oblige l'investisseur à garder du cash disponible pour répondre aux appels.
Pour un institutionnel, c'est un avantage puisque :
- Il peut revendre d'autres positions liquides pour libérer le cash si besoin
- Il pratique l'over-commitment : s'engage par exemple pour 120 % de sa capacité réelle, sachant qu'environ 15 % ne sera jamais appelé
Cette tactique lui permet de mettre effectivement 100 % de son allocation cible au travail.
Pour l'investisseur privé, il doit le plus souvent conserver des liquidités en attente sur des supports liquides peu rémunérateurs.
Pour un particulier qui souhaite investir mettons 100 000 € en non coté aujourd'hui, il lui faut donc plusieurs années pour mettre effectivement ce niveau de capital au travail.
Ainsi, la part de capital qui n’est jamais appelée reste investie sur des supports faiblement rémunérateurs pendant plusieurs années, ce qui dégrade encore davantage la performance globale de l’investissement.
L'écart de frais existe, mais il n'est pas si important qu'on le croit
Une étude du Callan Institute de 2024 a analysé les frais réellement payés par les investisseurs institutionnels sur le segment Large Buyout.
Résultats sur un échantillon de tickets moyens de 8,8 milion€ :
- Frais de gestion effectifs : 1,37-1,59 % par an en moyenne
- Carried interest : 20 %
Oui, c'est inférieur aux frais des véhicules retail (notamment via des feeders ou fonds de fonds qui ajoutent une couche).
Mais l'écart n'est pas aussi massif qu'on pourrait le supposer.
Les deux vrais coupables de l'écart de multiple entre institutionnels et particuliers sont le cash-drag et la difficulté à réinvestir efficacement.